L’humain se différencie en Afrique entre 4 millions d’années et 400 000 ans alors que la biodiversité le fait depuis 4 milliards d’années dans tous les écosystèmes de la Terre, océaniques et continentaux. Il s’est si singulièrement comporté qu’il est aujourd’hui devenu la plus puissante force évolutive sur notre planète.
Quelques étapes marquantes de cette « singularité » : la domestication du feu, l’invention de la culture, la domestication d’animaux, l’invention de la machine à vapeur et la soif d’énergies fossiles à la fin du XVIIIe siècle. La bombe atomique en 1945 lancera une course « au progrès » frénétique, en accélération constante, doublée d’un « boom » démographique sans précédent puisque nous avons multiplié par 4 le nombre d’individus sur 80 ans.
Les travaux récents sur l’incroyable interrelation entre les microorganismes et les plantes et animaux amènent à penser bien différemment l’évolution biologique et les bases de l’écologie aujourd’hui. Alors, passer de faber à sapiens doit impliquer le respect, le partage, la tolérance, l’humilité, la prévoyance et de rompre avec la cupidité ! La recherche scientifique est encore plus indispensable dans un tel contexte.
Acceptons définitivement que nous sommes dans cette biodiversité, pas à côté, que nous avons besoin des autres, et trouvons les moyens de nous ré-harmoniser avec le vivant.
ANIMÉE PAR
Gilles Boeuf, professeur à Sorbonne Université, président du Centre d’étude et d’expertise sur le bio-mimétisme, professeur invité au Collège de France, ancien président du Muséum national d’Histoire naturelle, ancien conseiller scientifique au Cabinet du Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la Mer.